Il existe un phénomène appelé Allo-immunisation définie ainsi :
Une réponse immune dirigée contre des antigènes d’un individu ou d’un organisme de la même espèce mais génétiquement distinct.
Il y a trois causes principales d’allo-immunisation
- la transplantation d’organe
- la transfusion de sang total ou d’éléments figurés du sang
- la grossesse
L’incompatibilité Rhésus est l’une des situations de grossesse pouvant entrainer une allo-immunisation (il y en a d’autres) : Lorsque la maman est Rhésus négatif et le bébé Rhésus positif, si (c’est rare) le sang du bébé se mélange avec celui de la maman, le système immunitaire de la maman va développer des anti-corps qui n’auront pas le temps de s’attaquer au sang de ce bébé mais qui resteront dans son corps et s’attaqueront au sang d’un prochain bébé Rhésus positif.
Qu’est-ce que le rhésus ?
C’est la présence ou l’absence d’une protéine à la surface des globules rouges qui détermine le facteur Rhésus :
- si la protéine est présente, on dit que la personne est Rhésus positif ou Rh+ , comme 85% de la population européenne
- si la protéine est absente, on dit que la personne est Rhésus négatif ou Rh-, comme 15% de la population européenne.
On ne sait pas bien à quoi sert cette protéine ; peut-être au transport des ions, mais son rôle n’est pas clairement identifié.
Il est néanmoins essentiel d’en connaitre la présence pour éviter des réactions de rejet dans les cas cités en introduction : transplantation d’organe, transfusion sanguine, grossesse.
Les personnes Rhésus positif sont receveuses universelles : elles peuvent recevoir du sang de personnes Rh+ et de personnes Rh-
Les personnes Rhésus négatif sont donneuses universelles : elles peuvent donner du sang aux personnes Rh+ ET aux personnes Rh-
Pour aller plus loin dans la compréhension et éviter les “on admettra que …” petit point génétique 😉
Le génome humain (l’ensemble des gènes)
- est constitué de 23 paires de chromosomes,
- une paire étant constituée d’un chromosome venant du père et d’un venant de la mère.
- Pour chaque gène, il y a deux possibilités, représentées chacune par un allèle = une version du gène
- selon que l’allèle est récessif ou dominant, son expression sera ou non conditionnée au fait qu’il soit présent sur les deux gènes.
L’allèle qui code pour le Rh+ est dominant : il suffit qu’un allèle sur les deux soit Rh+ pour que le gène Rh+ s’exprime = que la protéine Rhésus soit présente à la surface des globules rouge et que la personne soit dite Rh+
Comment connaitre son rhésus ?
Si tu n’as pas de carte de groupe sanguin, l’analyse en laboratoire de biologie médicale d’un prélèvement sanguin recueilli lors d’un prise de sang permettra de déterminer ton groupe sanguin et notamment, ton facteur Rhésus.
Si tu es Rh+, passez votre chemin ! les problème d’incompatibilité Rhésus ne vous concerne pas puisque vous êtes receveuse universel.
Si tu es Rh- par contre, il va falloir se pencher sur la question.
En France, le protocole “vaccination anti-Rhésus”, comme beaucoup d’autres, est fait pour éviter aux équipes de trop se casser la tête : vous êtes Rh- : on sort l’artillerie !
Mais dans l’affaire, on néglige des éléments déterminants :
1 – Le Rhésus du papa
- s’il est négatif, aucun problème ! car si vous êtes tous les deux Rh-, bébé le sera aussi. Je t’explique : On l’a dit, l’allèle codant Rh+ est dominant : si papa portait un allèle Rh+ dans son caryotype*, il s’exprimerait nécessairement et donc, papa serait Rh+ . Papa est Rh- = il a deux allèles Rh- comme maman et donc quelque soit le tirage ( deux allèles par gène multiplié par deux parents = 4 combinaisons possibles), bébé sera forcément Rh-. Donc pas de risque d’allo-immunisation
- si papa est Rh+, il faut pousser plus loin : soit il est hétérozygote, c’est à dire qu’il a un allèle Rh- et un allèle Rh+ Dans ce cas, bébé a 1 risque sur 2 d’être Rh+ et donc il reste 1 chance sur 2 qu’il soit négatif … Si papa est homozygote, c’est à dire que ses deux allèles sont Rh+, alors bébé est nécessairement Rh+
2 – Le Rhésus de bébé
- on peut aller au bout de l’investigation “papa” et terminer avec
- soit la certitude que bébé est Rh+ (papa homozygote)
- soit ne pas être sure (papa hétérozygote) et devoir établir le groupe sanguin de bébé
Comment connaitre le rhésus de son enfant ?
Dans le cas ou les investigation sur papa ne seraient pas concluantes, il faut donc rechercher directement le groupe sanguin de bébé.
La bonne nouvelle est qu’il n’est pas nécessaire d’aller prélever du sang foetale : le groupe sanguin étant codé génétiquement, il suffit de trouver une cellule foetale dans le sang de maman pour établir le caryotype.
NB : L’occasion ici d’introduire une autre notion essentielle dans la prise en charge des femmes Rh- : le sang du bébé ne traverse pas la barrière placentaire et il n’y a qu’un risque infime de voir le sang de bébé se mélanger au sang de maman. Nous allons y revenir. MAIS il y a des cellules du bébé dans le sang de maman. Et comme chaque cellule du corps comporte dans son noyau la totalité de l’identité génétique, il est possible de déterminer le groupe sanguin du bébé avec, par exemple, une cellule de peau qui se serait égarée.
Si bébé est Rh-, inutile de perdre son temps : IL N’Y A AUCUN RISQUE D’ALLO-IMMUNISATION puisque même en cas d’échange sanguin maman bébé, il n’y aura pas de réponse immunitaire.
Si bébé est Rh+, il y a de nouvelles questions à se poser
*NB : le CARYOTYPE est une vue de l’ensemble des gènes d’un individu, permettant d’identifier la présence ou non de certaines caractéristiques. Le génome humain comporte 23 paires de chromosomes, une paire étant constituée d’un chromosome venant du père et d’un autre venant de la mère. Pour chaque gène, il y a deux possibilités représentées chacune par un allèle = une version du gène ; selon que l’allèle soit récessif ou dominant, son expression sera ou non conditionnée au fait qu’il soit présent sur les deux gènes.
J’aurais essayé .. si ce n’est pas limpide, ce n’est pas grave, tu peux tout de même comprendre beaucoup de choses en allant au bout de cet article 🙂
Comment connaitre le rhésus de son enfant ?
Dans le cas ou les investigation sur papa ne seraient pas concluantes, il faut donc rechercher directement le groupe sanguin de bébé.
La bonne nouvelle est qu’il n’est pas nécessaire d’aller prélever du sang foetale : le groupe sanguin étant codé génétiquement, il suffit de trouver une cellule foetale dans le sang de maman pour établir le caryotype.
NB : L’occasion ici d’introduire une autre notion essentielle dans la prise en charge des femmes Rh- : le sang du bébé ne traverse pas la barrière placentaire et il n’y a qu’un risque infime de voir le sang de bébé se mélanger au sang de maman. Nous allons y revenir. MAIS il y a des cellules du bébé dans le sang de maman. Et comme chaque cellule du corps comporte dans son noyau la totalité de l’identité génétique, il est possible de déterminer le groupe sanguin du bébé avec, par exemple, une cellule de peau qui se serait égarée.
Si bébé est Rh-, inutile de perdre son temps : IL N’Y A AUCUN RISQUE D’ALLO-IMMUNISATION puisque même en cas d’échange sanguin maman bébé, il n’y aura pas de réponse immunitaire.
Si bébé est Rh+, il y a de nouvelles questions à se poser
*NB : le CARYOTYPE est une vue de l’ensemble des gènes d’un individu, permettant d’identifier la présence ou non de certaines caractéristiques. Le génome humain comporte 23 paires de chromosomes, une paire étant constituée d’un chromosome venant du père et d’un autre venant de la mère. Pour chaque gène, il y a deux possibilités représentées chacune par un allèle = une version du gène ; selon que l’allèle soit récessif ou dominant, son expression sera ou non conditionnée au fait qu’il soit présent sur les deux gènes.
J’aurais essayé .. si ce n’est pas limpide, ce n’est pas grave, tu peux tout de même comprendre beaucoup de choses en allant au bout de cet article 🙂
Quel est l’impact du rhésus + dans un projet de grossesse ?
Si vous êtes allés jusque là dans vos investigation et que bébé est Rh+, on ne vous parlera pas de la probabilité d’échange sanguin maman bébé et on prescrira l’injection Immunoglobuline humaine anti-Dd’ (chez nous le RHOPHYLAC) pendant la grossesse et après l’accouchement.
Pourtant je trouve utile de rappeler que, lors d’une grossesse
- physiologique
- sans traumatisme
- sans VME (version par manoeuvre externe, geste “proposé” pour faire tourner un bébé qui aurait l’audace de se présenter par le siège … Pour tout comprendre de la présentation par le siège, il y a le programme dédié ICI)
- sans amniocentèse
la probabilité que le sang du bébé traverse la barrière placentaire à l’occasion d’une petite lésion et et se retrouve dans le sang maternel est de 1% (échange sanguin materno-foetal)
C’est dans ce cas seulement que le risque d’allo-immunisation intervient et est alors de 17%
Cela ne veut pas dire qu’il faut le négliger. Mais je trouve dommage que l’on ne donne pas TOUTES les infos aux femmes et aux parents, afin qu’ils soient en mesure de faire des choix éclairés.
C’est ma mission. j’y reviens plus bas si tu veux t’offrir la connaissance.
Mais poursuivons en suivant le protocole 😉
En cas d’incompatibilité, quels sont les risques pour le bébé ?
Si bébé est Rh+ ET SI il y a échange sanguin, la mère présente 17% de risque de développer une allo-immunisation, c’est à dire des anti corps anti Rh+
Pour ce bébé, aucun problème, car au début, ces anti-corps ne traversent pas la barrière placentaire et ne peuvent donc pas s’attaquer au sang du bébé.
Mais ils vont évoluer vers une forme qui traverse cette barrière. Et c’est lors d’une grossesse ultérieure s’il y en a une, que ces anti-corps vont aller détruire les globules rouges du bébé.
Les conséquences vont d’une anémie légère à une forme grave de maladie : la maladie hémolytique du nouveau né
Dans les faits:
La maladie hémolytique du nouveau-né (MHNN) peut avoir plusieurs conséquences graves, notamment :
- Anémie sévère : Destruction rapide des globules rouges du fœtus, entraînant une anémie.
- Jaunisse : Accumulation de bilirubine dans le sang, provoquant une jaunisse. (NB : si tu veux tout comprendre de la jaunisse, je lui ai consacré un programme complet ICI )
- Hydrops fetalis : Accumulation de liquide dans les tissus du fœtus, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque.
- Dommages neurologiques : Niveau élevé de bilirubine non traité, pouvant causer des lésions cérébrales (kernictère).
- Mort fœtale ou néonatale : Dans les cas graves, la MHNN – Maladie Hémolytique du Nouveau Né – peut entraîner la mort du fœtus ou du nouveau-né.
Comment lutter contre l’anémie du bébé ?
Pour lutter contre l’anémie du nouveau-né, plusieurs méthodes étaient utilisées avant l’introduction de la prophylaxie par Rh immunoglobuline (RhoGAM). Les principales approches comprenaient :
- Transfusion intra-utérine : Administrée directement au fœtus pour augmenter le nombre de globules rouges et contrer l’anémie sévère.
- Exsanguino-transfusion : Réalisée après la naissance, cette procédure remplaçait le sang du nouveau-né par du sang compatible pour éliminer les anticorps maternels et réduire la bilirubine.
- Photothérapie : Utilisée pour traiter la jaunisse en décomposant la bilirubine accumulée dans la peau du nouveau-né.
- Transfusion sanguine : Administrée aux nouveau-nés pour remplacer les globules rouges détruits par les anticorps maternels et traiter l’anémie.
Ces méthodes étaient souvent invasives et risquées, mais elles étaient nécessaires pour gérer les cas graves de maladie hémolytique du nouveau-né (MHNN).
Aujourd’hui, la réponse est simple : on évite l’anémie !
Comment ? Si maman est Rh- on met en place le Protocole RHOPHYLAC.
Alors c’est quoi, le RHOPHYLAC ? il s’agit en fait d’injecter à la mère des anticorps, les Immunoglobuline humaine anti-D, afin de “neutraliser” les éventuels globules rouges foetaux avant que le système immunitaire de la mère ne les “repère” et qu’il ne développe sa propre armée.
Et qu’en était-il avant l’invention de ce protocole d’injection d’Immunoglobuline humaine anti-D ?
Et bien le plus délicat était l’étape de l’accouchement, car les probabilité d’échange sanguin sont plus élevées à ce moment là.
Lors d’une grossesse ultérieure, si les Immunoglobuline humaine anti-D développés par la mère s’attaquaient au sang du nouveau bébé intra utérin, les principales approches pour lutter contre l’anémie du nouveau-né comprenaient :
- Transfusion intra-utérine : Administrée directement au fœtus pour augmenter le nombre de globules rouges et contrer l’anémie sévère.
- Exsanguino-transfusion : Réalisée après la naissance, cette procédure remplaçait le sang du nouveau-né par du sang compatible pour éliminer les anticorps maternels et réduire la bilirubine.
- Photothérapie : Utilisée pour traiter la jaunisse en décomposant la bilirubine accumulée dans la peau du nouveau-né.
- Transfusion sanguine : Administrée aux nouveau-nés pour remplacer les globules rouges détruits par les anticorps maternels et traiter l’anémie.
Ces méthodes étaient souvent invasives et risquées, mais elles étaient nécessaires pour gérer les cas graves de maladie hémolytique du nouveau-né (MHNN).
Si tu es Rhésus Négatif, je t’invite à découvrir le programme vidéo complet ICI.
Mamans, soyez prêtes pour votre grossesse !
Pour aller plus loin, quelles que soient tes questionnement sur ta grossesse et les protocoles proposés, je suis là pour t’aider à y voir plus clair.
Je t’invite à découvrir KaïZen’Nina, un espace d’information, de partage, de préparation pour accompagner les femmes qui souhaitent se donner les moyens de
FAIRE DES CHOIX ÉCLAIRÉS
ET D’OFFRIR À LEUR BÉBÉ LA NAISSANCE QU’IL MÉRITE !
Sources : https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=68484547&typedoc=N
Envie d’en apprendre plus avec moi ? Abonne-toi à ma newsletter !